Billet d'humeur : Être un artiste à l'ère numérique

Publié le 3 novembre 2023 à 17:09

Entre les crises économiques, politiques et environnementales, l'art est l'une des soupapes incontournables pour échapper à la frénésie de ce monde. Pourtant, pour toutes âmes engagées dans une cause (et ici, écologique), le moyen d'expression peut interroger : comment mêler passions, et convictions, quand l'impact sur l'environnement n'est pas neutre ? 

 

Réalisées à l'aide de Dall-E, ces images générées automatiquement par IA questionnent la notion des droits d'auteur. © Dall-E et tous les dessinateurs/illustrateurs !


« Je suis.

Je suis l’herbe effleurée par le vent.

Je suis le ciel dans son infini océan.

Je suis l’oxygène du vivant. 

Je suis celui réchauffant toute chose.

Et pareil au pétale de rose,

En toute harmonie, en toute symbiose,

Je suis l’Un,

Je suis le Tout,

Je suis le Temps. »

 

Allez hop, un peu de Co2 en plus dans l’atmosphère – Publié -. C’est un petit passe-temps qui titille parfois ma culpabilité. J’adore écrire des poèmes, des textes philosophiques et les publier sur Instagram, mais il y a toujours une partie de moi qui pense à l’impact écologique qu’engendrent mes publications.

 

De là, découle pour moi une question cruciale : l’art numérique prévaut-il sur l'écologie ?

 

Oui, je sais, c’est le genre de questions qui fracasse autant l’esprit que la Reine des neiges chantée en boucle par des fans de Disney. Mais est-ce que ça vaut le coup de dire de vivre sur une Terre brulée (comme dans le film Labyrinthe) ? Et ce, pour admirer des pixels colorés sur nos écrans ? Ah ! Certainement une question de dosage pour que l'art numérique soit tout aussi « éco-friendly » que l'art contemporain "traditionnel". Pour ma part, tout dépend de l’art en question : si l’on parle des NFT (Non Fungible Token, ou jetons non-fongibles), c'est non ! Selon le New-York Times, la production d’un seul d'entre eux représente plus de 200 kilos de gaz carbonique, soit l’équivalent d’un trajet d’environ 800 kilomètres d’une voiture à essence américaine classique… Et au total, pas loin de 1 197 593 millions de NFT commercialisées dans le monde. Tant pis pour les ours polaires ? 

 

Sauf que le contemporain pollue aussi. Et même lorsqu'il est censé sensibiliser la population ! D'abord, par la fabrication de l'œuvre, puis son transport dans des expositions et enfin, du recyclage ou non des matériaux lorsque l'œuvre arrive en fin de vie.  Est-ce que l'influence de l'œuvre aura un impact écologique risible par les changements d'habitude et de comportements qu'elle provoquera ? J'aurais tendance à dire que non. Sauf si l'on ne s'adresse pas aux convaincus. Et encore…

 

Bref, tout ça pour dire que l'art ne devrait pas prévaloir sur l'écologie. Qu'il soit numérique ou plus traditionnel ! Le seul art qui prévale sur l'écologie est uniquement celui qui pense aux problématiques environnementales et qui les prend en compte. L'art écologique en somme.

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.